Newsletter n° 31 – Lundi 27 août 2007
Cette nouvelle parution de la newsletter est exclusivement consacrée au spectacle vivant, et pour l’essentiel à la deuxième édition des « éléments statistiques sur la diffusion des spectacles de variétés et de musiques actuelles » que vient de publier le CNV, dans le cadre de sa mission de centre de ressources. L’intégralité des chiffres est consultable sur le site www.cnv.fr.
Cette seconde collecte permet un comparatif avec l’année précédente et de « commencer à souligner des tendances, avec la plus extrême prudence » précise toutefois Daniel Colling. Pour le président du CNV, « il est extrêmement délicat d’interpréter ces chiffres », notamment en raison de la population peu élevée de déclarants (2 362, dont 1 501 avaient déjà fait une déclaration en 2006). Quelques années seront encore nécessaires pour disposer de séries véritablement analysables et dégager des tendances lourdes. Mais les données sont suffisamment représentatives (« sur les gros spectacles, nous avons tout le monde » assure Catherine Giffard, directrice du centre) pour livrer une photographie précieuse sur la diffusion des spectacles et la typologie des déclarants.
Grandes disparités et hausse du prix du billet.
Les évolutions ne reflètent pas pour autant uniquement l’évolution du secteur mais aussi la capacité du CNV à capter un volume supérieur de déclarations. Celui-ci s’est, du coup, attaché à étudier principalement l’évolution concernant les données de la population de déclarants commune à 2005 et 2006. Pour les représentations à entrée payante, l’accroissement total du montant de taxe déclarée « relève plus, en moyenne, de l’accroissement moyen du prix hors taxe du billet que de la hausse totale de la fréquentation payante » précise le CNV, en remarquant par ailleurs « une baisse de plus de 10 % du nombre d’entrées gratuites (invitations, servitudes…) des représentations à entrées payantes.
On notera, à l’étude des chiffres, de grandes disparités selon les genres et les types de structures, tant en termes de fréquentation que de taxe déclarée et de prix moyen du billet. Celui-ci s’élève en moyenne à 28 euros HT mais varie fortement selon les cas : de 14 euros pour les musiques électroniques à 40 euros pour les comédies musicales, de 17 euros pour les secteurs associatif et public à 34 euros pour le secteur privé. « Nous avons beaucoup de données mais pas beaucoup de clés pour les interpréter » convient Catherine Giffard. « Elles confirment seulement qu’il n’y a pas de désaffection du public pour les spectacles, malgré l’augmentation du prix des billets ». Quant à la santé économique du secteur, à propos de laquelle les avis divergent depuis quelques années, la directrice du CNV évoque d’énormes disparités : « La santé de nos plus gros contributeurs a tendance à cacher d’autres réalités, concernant toute une série d’entreprises sur la crête du développement d’artistes. En comparaison avec l’année précédente, on observe une réduction du nombre de dates de tournées, davantage d’annulations et la quasi disparition des tour supports »
Vision globale de l’activité
Les déclarations de spectacles ayant eu lieu en 2006 reçues par le CNV s’élèvent à 35 238, dont 30 133 à entrée payante. Ces représentations ont généré un total de taxe fiscale de 14,9 millions d’euros, correspondant à un montant de billetterie et de contrats de cession hors taxe de 425,5 millions d’euros. Sur les 2 362 déclarants concernés, 871 – soit 37 % d’entre eux – étaient affiliés au CNV. Ceux-ci pèsent néanmoins pour 71 % du nombre total de représentations déclarées et 88 % du montant total de la taxe. On notera que la concentration est aussi une réalité dans le secteur du spectacle vivant : 1 % des redevables – ceux qui acquittent chacun plus de 100 000 euros de taxe fiscale par an (ils sont 29 en 2005 et 2006) – comptent pour 8 % des représentations et 60 % de la taxe déclarée, tandis que plus de 65 % des redevables (1 535 en 2006) déclarent chacun moins de 1 000 euros de taxe et représentent 25 % du nombre de représentations et seulement 3 % du montant total de la taxe.
Les chiffres clés
Evol. 2005/2006
Nb représentations 35 238 + 7 %
Nb entrées payantes 14 855 61 + 4 %
Nb entrées gratuites 1 271 446 + 1 %
Nb total d’entrées 16 127 063 + 3 %
Montant de la taxe déclarée 14 890 781 € + 12 %
Recettes billetterie et contrats de cession HT 425 450 882 € + 12 %
Découpage par genres La répartition des spectacles par genre musical fait ressortir la nette prédominance de la chanson et de l’humour, devant le jazz (14 % du nombre de représentations mais seulement 4 % de la taxe) et le pop-rock (deuxième contributeur à la taxe). Sur l’ensemble des représentations payantes (tous genres confondus), la fréquentation s’élève en moyenne à 531 entrées par spectacle. Les comédies musicales enregistrent la meilleure fréquentation (1 271 entrées en moyenne), suivies par les concerts pop-rock et la chanson. Viennent ensuite les spectacles rap, hip-hop et reggae. Le jazz en revanche (dont les représentations se déroulent principalement dans des lieux de petite jauge) détient la moyenne la plus basse, avec 259 entrées par représentation.
Représentations % de la taxe Entrées/représ.
Chanson 29 % 38 % 671
Comédie musicale 3 % 10 % 1 271
Jazz et musiques improvisées 14 % 4 % 259
Pop-rock 12 % 23 % 817
Rap, hip-hop, reggae 4 % 3 % 543
Musiques électroniques 2 % 1 % 366
Musiques du monde 8 % 4 % 352
Humour 21 % 11 % 260
Autres 6 % 6 % 1 207
Non affecté 1 % 0 % 94
L’activité par région On le savait mais les chiffres le confirment de façon flagrante : Paris et l’Ile-de-France concentrent une grande partie de l’activité spectacle de l’Hexagone. En l’occurrence, 42 % du nombre de représentations, 39 % de la taxe déclarée et 34 % de la fréquentation totale. Loin derrière, les régions les plus vivantes en nombre de représentations sont : Rhône-Alpes (8 %), Paca (6 %), Bretagne et Pays de Loire (5 % chacune), devant le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et le Nord-Pas de Calais.
Quant aux moyennes d’entrées par représentation, on notera que l’Ile-de-France se classe dans le bas du tableau (393 entrées), alors que la Lorraine, qui compte pour 1 % des représentations, réalise le meilleur score (912 entrées). Ces chiffres sont cependant à considérer avec prudence.
Représentations % de la taxe Entrées/représ.
Alsace 2 % 2 % 558
Aquitaine 3 % 4 % 622
Auvergne 1 % 2 % 803
Basse-Normandie 2 % 2 % 663
Bourgogne 2 % 2 % 613
Bretagne 5 % 4 % 860
Centre 3 % 3 % 625
Champagne-Ardenne 1 % 1 % 616
Corse 0 % 0 % 332
Franche-Comté 1 % 1 % 750
Haute-Normandie 1 % 2 % 625
Ile-de-France 43 % 39 % 393
Languedoc-Roussillon 4 % 3 % 603
Limousin 1 % 0 % 323
Lorraine 1 % 3 % 912
Midi-Pyrénées 4 % 4 % 647
Nord-Pas de Calais 4 % 4 % 625
Pays de la Loire 5 % 4 % 663
Picardie 1 % 1 % 469
Poitou-Charentes 2 % 2 % 536
Provence-Alpes-Côte d’Azur 6 % 7 % 596
Rhône-Alpes 8 % 9 % 699
Dom 0 % 0 % 528
Le statut juridique des entrepreneurs
La répartition par statut juridique du déclarant laisse apparaître la nette prédominance du secteur privé (SA, SAS, SARL, EURL, SNC, EI) qui compte pour 77 % de la taxe et 64 % de la fréquentation des représentations à entrées payantes. « En revanche, sur le nombre de représentations payantes, le secteur associatif est en tête avec 45 %. Quant au secteur public au sens large, il représente 14 % des représentations payantes, 9 % de la fréquentation et seulement 5 % de la billetterie totale déclarée.
Les structures du privé déclarent en moyenne des représentations payantes à la fréquentation moyenne trois fois supérieure à celles du secteurs associatif et public, et au prix moyen du billet (HT) deux fois plus élevé, relève le CNV.
Représentations % de la taxe Entrées/représ.
SA, SAS 10 % 38 % 1 346
SARL, EURL 32 % 37 % 597
SNC, EI en nom propre 1 % 3 % 1 192
Associations 1901 41 % 16 % 325
Collectivités territoriales 3 % 2 % 406
SEM 1 % 1 % 717
Régies (toutes catégories) 2 % 1 % 394
EPCC 6 % 2 % 301
Autres 4 % 2 % 341
Type de structure Les statistiques du CNV confirment le poids des entreprises privées sans lieu fixe (producteur, tourneur, diffuseur) : elles comptent pour 72 % de la taxe déclarée et 31 % du nombre de représentations, et réalisent les meilleures moyennes de fréquentation. De leur côté, les entreprises privées à lieu fixe (salles de concert, théâtres, music-halls) ne représentent que 7 % de la taxe, bien qu’elles concentrent une part importante du nombre de spectacles (20 %), avec toutefois une moyenne d’entrées dix fois inférieure.
Représentations % de la taxe Entrées/représ.
Entreprise privée sans lieu fixe 31 % 72 % 1 381
Festival 6 % 7 % 749
Entreprise privée en lieu fixe 20 % 3 % 126
Théâtre de ville 8 % 3 % 312
Smac 4 % 1 % 290
Autre lieu conventionné ou labellisé 5 % 1 % 291
Structure socioculturelle 4 % 1 % 210
Comité des fêtes 0 % 0 % 223
Casino, discothèque 0 % 0 % 454
Autres 4 % 1 % 262
Ensemble des réponses multiples 7 % 4 % 412
Non précisé 10 % 6 % 363