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Surenchère dans le spectacle : attention aux dégâts

27 Août 2007 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Spectacle vivant

Newsletter n° 31  –  Lundi 27 août 2007    

En début d’été, le bilan des premiers festivals n’était guère reluisant, rapportait Musique Info Hebdo dans son numéro du 20 juillet : 20 000 entrées de moins pour les Eurockéennes, de 110 à 115 000 pour Solidays contre 130 000 l’an dernier, baisse également pour Furia Sound, Le Rock dans tous ses Etats et d’autres… Et d’évoquer la multiplication des festivals et la concurrence accrue qu’elle entraine, le manque d’originalité des plateaux, conséquence de la crise du disque, de même que l’augmentation des cachets et en aval la flambée du prix des billets…La crise du disque produit ses effets indirectement sur le marché du spectacle, observent de nombreux professionnels, en relevant un report des intérêts sur le live. « Les investisseurs se ruent dans cette direction. Avec le risque de tuer la poule aux œufs d’or » écrit Edgar Garcia, animateur du réseau Zebrock et directeur de la grande scène de la Fête de l’Huma, dans l’Humanité du 28 juillet.
 
Les tourneurs anglo-saxons mis en cause
« La fréquentation se concentre sur les grands festivals à la remorque des grandes têtes d’affiche. Cela joue sur les cachets des artistes les plus connus ». Et de dénoncer la surenchère induite par les pratiques des tourneurs anglo-saxons : « Ce phénomène a contaminé de nombreuses collectivités locales, qui veulent à tout prix leur festival – plus comme un moment fort de leur communication que comme une manifestation culturelle –, l’affichage qu’il offre. Elles sont donc entrées dans cette course à l’échalote, dans une surenchère pour obtenir les « têtes de gondoles » que leur proposent les tourneurs américains ». Au détriment des artistes émergents, de la prise de risque et des nouveaux publics. « La présence d’argent public dans ces manifestations devrait être accompagnée d’un cahier des charges exigeants » estime Edgar Garcia. « Cela permettrait d’éviter que des festivals soient lancés comme des Grands Prix de F1, uniquement pour rendre visible une collectivité qui y engloutira une ou deux années de budget d’un centre culturel ! ».
 
Le live est à la mode
Dominique Revert, coprésident d’Alias (Camille, Dionysos, Franz Ferdinand…), dénonce lui aussi – dans l’Humanité – l’inflation des cachets et du prix des places de concerts. La volonté de gagner beaucoup d’argent et vite dans le spectacle vivant ? « C’est vrai, et les agents américains ou anglais ont beaucoup contribué à l’explosion des prix, y compris avec la participation de producteurs ou de tourneurs français » déclare-t-il, en assurant qu’il est possible d’organiser des concerts beaucoup moins cher. « Tout le monde croit qu’on gagne plein d’argent dans le live. Il y a donc inflation des cachets mais aussi inflation des festivals et des concerts. C’est la grande mode. » relève Dominique Revert. Rappelant que « les Américains ont racheté des sociétés françaises pour s’imposer et faire monter les prix », il s’inquiète de l’inflation des cachets et des prix de billets : « Il y aura des dégâts dans les tournées et les festivals. Mais c’est aussi dur pour les petites salles et les jeunes chanteurs ».
 
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