Décès d’Ahmet Ertegun
Newsletter n° 19 – Lundi 8 janvier 2007
Ahmet Ertegun, producteur et fondateur du fameux label Atlantic Records, est décédé le 14 décembre dans un hôpital de New York à l’âge de 83 ans. Il était dans le coma depuis une mauvaise chute le 29 octobre lors d’un concert des Rolling Stones. Fils d’un diplomate turc, né à Istanbul, Ahmet Ertegun a été élevé en Suisse, à Paris et à Londres avant que sa famille se fixe à Washington D.C. Avec son frère ainé de 5 ans, Nesuhi (disparu en 1989), c’est là qu’il développe une passion pour la musique américaine, en particulier le jazz, le blues et le rhythm’n’blues. Parce qu’il souhaitait entendre les musiques que d’autres compagnies ne diffusent pas ou mal, il fonde en septembre 1947 la maison de disques Atlantic avec Herb Abramson (un expert du blues) et 10 000 dollars prêtés par un dentiste turc.
Avec son frère qui le rejoindra ensuite dans l’aventure, Ahmet Ertegun a découvert et/ou produit, entre autres : Erroll Garner, Joe Turner, Le Modern Jazz Quartet, John Coltrane, Charlie Mingus, Ornette Coleman, Roland Kirk, Charles Lloyd, Ray Charles, Big Joe Turner, les Drifters, les Coasters, Solomon Burke, Percy Sledge, Wilson Pickett, Aretha Franklin, Roberta Flack, Ben E. King, Thelonious Monk, Wilson Pickett, Keith Jarret, ou encore, grâce à un accord avec Stax, Otis Redding, Sam and Dave, Booker T & the MG’s… Il a signé à la fin des années 60 rien moins que les Rolling Stones, Led Zeppelin, Buffalo Springfield, Crosby, Stills, Nash & Young, Eric Clapton, Donna Summer, Yes, Patti Smith, George Benson, les Bee Gees, Yes, AC/DC, Phil Collins et Foreigner.
« J’ai toujours une grande émotion lorsque j’entends la magie opérer » disait-il. Egalement compositeur et homme de confiance de grands artistes, il est toujours resté un fan de musique. Atlantic avait été racheté en 1967 par Warner mais Ahmet Ertegun en avait gardé le contrôle artistique. Il avait reçu l’Award de « l’homme de l’année » au Midem 1998. J’avais eu, cette année là, le privilège d’assister à une soirée très privée dans un club du Palm Beach de Cannes au cours de laquelle il s’était mis aux platines, et de pouvoir converser avec lui. C’était l’un des derniers seigneurs du disque.
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