Réunis en colloque, les syndicats d’auteur veulent passer aux actes
Newsletter n° 17 – 12 décembre 2006
L’auteur au 21e siècle, des « Lumières » à Internet. C’est sous cet intitulé générique que le Syndicat national des auteurs et compositeurs tenait colloque le 27 novembre, à l’occasion de sa 60e année d’existence. En ressort une forte volonté de présenter un front uni et surtout d’exister face à des enjeux considérables. « Nous représentons une force et demandons, en tant qu’organisation syndicale, à être consultés » a lancé au préalable Maurice Cury, président du Snac. « Dans le débat qui oppose le petit internaute au grand Pascal Nègre, vous, auteurs, et nous éditeurs, n’existons pas » déplore l’éditeur Halit Uman. David Ferguson, président de la British Academy of Composers, a évoqué la création de l’organisation, The European Music Rights Network, qui devrait se transformer en ONG à Bruxelles pour représenter l’ensemble des créateurs en dehors des sociétés de gestion collective.
« Si les auteurs n’étaient pas là, rien n’existerait. Dans la nouvelle économie, y aura-t-il encore des créateurs ? » s’interroge Jacques Toubon. Le député européen et ancien ministre de la Culture met en garde contre l’utilisation destructive des mots (« il faut arrêter de mettre le terme copyright à toutes les sauces » et réaffirme son attachement à la copie privée : « Notre système est le seul à ne pas fonctionner uniquement sur des considérations économiques, et à garantir la diversité culturelle ». Et d’ajouter : « L’arrivée d’internet jette une lumière aveuglante et crue sur ces enjeux. C’est une question de vie ou de mort pour notre système, donc pour les créateurs ».
« Si les auteurs n’étaient pas là, rien n’existerait. Dans la nouvelle économie, y aura-t-il encore des créateurs ? » s’interroge Jacques Toubon. Le député européen et ancien ministre de la Culture met en garde contre l’utilisation destructive des mots (« il faut arrêter de mettre le terme copyright à toutes les sauces » et réaffirme son attachement à la copie privée : « Notre système est le seul à ne pas fonctionner uniquement sur des considérations économiques, et à garantir la diversité culturelle ». Et d’ajouter : « L’arrivée d’internet jette une lumière aveuglante et crue sur ces enjeux. C’est une question de vie ou de mort pour notre système, donc pour les créateurs ».
Le colloque a parfois pris des allures de préparation de campagne. Pascal Rogard, DG de la SACD, n’a pas mâché ses mots : « Il nous manque un Nicolas Hulot de la culture. Dans la perspective des présidentielles, il faut dans les semaines à venir reconstruire un message commun, sinon le politique penchera vers l’internaute électeur ». Et de proposer « un front uni à cette démagogie, au-delà de nos chapelles respectives ». Au passage, le directeur général de la SACD n’a pas épargné la Commission européenne : « Bruxelles procède de la façon la plus sournoise et insidieuse qui soit. Car une recommandation ne passe ni par le conseil des ministres européens ni par le Parlement. Nous devons faire reculer la commission et défendre le droit d’auteur. Vous pouvez compter sur notre pugnacité ». L’heure est donc au rassemblement des auteurs, dont beaucoup se sentent fragilisés. « Dans les nouveaux modèles, nous sommes perdus, de plus en plus repoussés à la marge de la cible et considérés comme des empêcheurs de s’enrichir en rond » dit Sylvain Lebel, tandis que Jean-Pierre Lang, qui évoque aussi le sentiment d’étouffement des auteurs, veut « recentrer le problème sur l’urgence face à la copyright attitude».
L’évolution des technologies fut abordée dans un dernier round. Jean-Marie Moreau, auteur et vice-président du Snac, a mis en garde contre le buy out, les licences Creative Commons et les sites communautaires, « sirènes sexy qui peuvent attirer les jeunes créateurs dans leurs filets », tandis que Pierre Sirinelli soulignait que « domestiqué, le P to P peut être un outil formidable pour les auteurs, car il inverse l’offre et la demande ». Globalement, ce colloque s’est voulu rassembleur, autour de la défense du droit d’auteur et de la situation des créateurs. Lesquels entendent désormais participer à toutes les décisions qui touchent à leur avenir, passer aux actes et adresser un message fort à Bruxelles.
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