Distribution : l’avenir de la Fnac en question
Newsletter n° 11 – 30 septembre 2006
L’agitateur culturel agite les milieux financiers. On parle de plus en plus d’une vente possible de la Fnac. Le groupe PPR, qui l’a acquise en 1994, étudie en tout cas cette possibilité. Selon Les Echos, plusieurs fonds d’investissements (Permira, KKR, CVC, Cinven...) auraient été contactés par les banques UBS et Goldman Sachs dans cette perspective. PPR refuse de commenter ces rumeurs. Le groupe chercherait se désengager du secteur de la distribution pour se concentrer sur celui du luxe. La Fnac, valorisée à environ 2 milliards d’euros, pèse 25 % du chiffre d’affaires du groupe dont elle est la première filiale, mais seulement 13 % du résultat avec une rentabilité de 3.5 %. (152 millions d’euros en 2005, sur un CA de 4.4 milliards). Et l’exploitation de l’enseigne se complique, avec l’effondrement des ventes de CD (21 % du CA) et la réduction de la surface qui lui est consacré, la concurrence des grandes surfaces spécialisées et des hypers sur les rayons micro, TV et son (47 % du C.A) et le développement du libre-service. La Fnac doit donc revoir son modèle, estiment des observateurs. Un projet de « gestion prévisionnelle de l’emploi », concernant 550 à 1100 postes, a été présenté aux salariés en juillet. « Il s’agit d’éviter un plan social pour reclasser les vendeurs de disques à d’autres métiers au sein de l’enseigne » explique un porte-parole de la Fnac à La Tribune.
… tout en inaugurant un nouveau type de magasins en périphérie
Cela n’empêche pas l’enseigne d’inaugurer un nouveau type de points de vente. Devant un réseau de magasins en centre-ville saturé, la Fnac a ouvert le 22 septembre sur 2000 m2 dans la zone commerciale de Bordeaux-Lac le premier de ses magasins de périphérie. « Dans l’histoire de la Fnac, c’est un moment aussi important que l’inauguration du premier magasin en province ou à l’étranger » a déclaré Denis Olivennes, président de l’enseigne. Celle-ci vient ainsi se frotter à la concurrence des hypermarchés. Le concept (pour lequel le logo a troqué son traditionnel jaune moutarde pour le vert pomme) sera décliné courant 2007 dans 5 autres sites, dont un en périphérie de Bayonne en mars puis à Vannes. A terme, ce sont 30 à 60 points de vente supplémentaires que Denis Olivennes entend développer. Ils présenteront une structure d’exploitation différente des unités habituelles, avec un objectif de 15 à 25 millions de chiffre d’affaires, des premiers prix plus nombreux et une offre adaptée à une clientèle plus familiale qu’en ville. Des rayons produits de loisirs créatifs et jeux pour enfants ont ainsi été ajoutés aux rayons habituels dans le nouveau magasin de Bordeaux-Lac.
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